Au XVIIème siècle les premiers laques de chine sont importés massivement en Europe et ces productions connaissent un véritable engouement. C’est en Chine que serait né l’art du laque, dont l’usage remonterait au XIIème siècle avant J.C. La laque fut utilisée pour protéger et décorer le mobilier, les paravents, les coffres, les objets de culte …
Les premiers navigateurs portugais rapportèrent en Europe des objets en laque orientale dès le début du XVIème siècle, relayés par les hollandais au XVIIème siècle qui, par l’intermédiaire de la Compagnie des Indes Orientales intensifièrent les importations pour satisfaire les besoins de clients, français en particulier, amateurs de paravents, cabinets, coffres en "verny de la chine".
Il est possible de distinguer trois grands types de laques :
- Les laques peints à fond noir décorés de légers reliefs, de laque d’or, d’argent ou rehaussés de décors aux pigments minéraux, végétaux, ou animaux
- Les laques rouges sculptés dans la masse tels les laques dits de Pékin
- Les laques gravés à fond brun ou rouge et les laques, dits de Coromandel, gravés dans la laque et l’enduit pour faire apparaître les motifs en creux
Malgré le prix très élevé de ces objets, les grands ébénistes parisiens tels, Leleu, Dubois, Desforges, Carel…- sont amenés à utiliser des panneaux dans leurs créations. Les paravents, les coffres furent découpés pour être inclus, lors d’opérations très délicates, dans des boiseries, commodes, secrétaires, tables. Ces meubles étaient ensuite ornés de bronzes dorés afin de masquer les raccords et enrichir l’ensemble.
Les opérations de
dédoublement et de placage ont pu modifier la conservation normale des panneaux
laqués. Le bois réagit à son environnement, il se dilate, se contracte, les
couches superficielles de laques anciens suivent le mouvement, mais
s’adaptent moins bien au support nouveau.
Il en résulte des altérations que nous sommes
amenées à rencontrer et restaurer :
- Des modifications
de l’état de surface avec un vernis terni, chanci, rayé.
- Des réseaux de
craquelures d’âge en rapport avec la nature et la structure du support qui
suivent le fil du bois ou le niveau des assemblages.
- Des craquelures soulevées « en tuiles », des
éclats, des écailles…
- Une perte de lisibilité du décor dues à
l’usure de l’or, des pigments, aux lacunes, aux retouches anciennes.